DOSSIER PERSONNEL

HALINA est née en 1985 à Toruń, en Pologne. Son enfance fut des plus banales pour une enfant polonaise. La maison familiale se situait dans le quartier de Wrzody II. Elle fut majoritairement éduquée par sa mère, aux côtés de son frère. Les apparences chaleureuses de la demeure ne faisaient pas sœur avec l'éducation dure typique des années 90 dans les pays de l'Est. Des valeurs profondes de devoir envers la famille et même la patrie lui furent inculquées, et ce n'était pas si différent dans les institutions scolaires.

Elle trouvera cependant un peu de temps pour elle, qui lui permettra de développer une passion personnelle pour la technologie. Elle s'amusera à démonter des objets divers et variés pour comprendre leur mécanique, notamment des jouets. Cependant, malgré les efforts de ses parents, elle n'échappera pas à la dure réalité de cette époque pour une jeune Polonaise, et son enfance sera baignée par des repas non réguliers, un accès limité à l'eau chaude… et des hivers où la moindre chaleur était le plus beau des cadeaux.

Les années 90 lui offriront la possibilité de développer de nombreuses passions personnelles, en passant par les groupes de rock polonais célèbres, notamment “Hey” et sa célèbre chanteuse Kasia Nosowska. Comme de nombreuses adolescentes du début des années 2000, elle trouvera également une passion pour le graffiti avec une bande de jeunes du quartier où elle avait grandi. Les vieux murs gris de l'Europe de l'Est se transformaient en œuvres d'art amicales : des notes, des souvenirs racontés dans des dessins, ou bien juste des formes hasardeuses. Ces moments devenaient une source de confort et de plaisir.

Elle sera acceptée à ses 15 ans dans un lycée technique de Varsovie, faisant déménager la petite famille dans la capitale polonaise, son père ayant également trouvé un emploi dans cette grande ville. La petite maison sera cependant transformée en un appartement typique de cette région du monde, retirant un certain confort de vie, mais au profit d'un avenir prometteur. Elle se concentre désormais sur ses études, abandonnant la bande d'amis qu'elle s'était faite, pour viser une place à l'école polytechnique.

Cependant, lors de sa deuxième année de lycée, tout bascula. Ce devait être une fin d'après-midi comme les autres. Halina sortait à peine de cours, le ciel s'assombrissait doucement, et l'air portait ce silence étrange. Puis, sans prévenir, une alertе nationale retentit. À la radio, à la télé, dans les rues, un seul message se répétait : « Restez à l'abri ».

La famille fit un long trajet vers la France, qui avait décidé d'accueillir les réfugiés tant que le chaos le permettait encore. Ainsi, ils se dirigent vers Strasbourg, où ils furent accueillis par une compagnie de l'armée française ayant renforcé la ville. Dans un camp aux allures post-apocalyptiques, ils vécurent les maigres années précédant ce qui s'annonce comme la Guerre des Sept Heures…

C'est dans cet environnement qualifiable de zone grise qu'elle sera confrontée à de nombreuses reprises à des situations dangereuses, avec des créatures de Xen en tout genre. Que ce soit de simples évacuations ou des visions de dizaines de fourmilions se jetant dans une foule paniquée.

Tous ces événements feront naître chez elle un stress persistant en présence de faune xénienne, même des années plus tard. Le seul avantage à vivre dans une situation pareille, c'est qu'elle apprendra les bases de la survie en milieu hostile et urbain : allumer un feu correctement, crocheter des portes, se déplacer en silence, etc.

L'envahisseur arriva peu après l'apocalypse, causant un désastre encore plus terrible que ce que pouvaient provoquer les créatures de Xen. Et Strasbourg ne fut pas épargnée, en raison de sa forte présence militaire liée à l'accueil des réfugiés. Ce fut un massacre. La ville prit feu, des milliers de personnes fuiront les camps. L'armée ne put rien faire pour protéger les civils, qui se retrouvent piégés dans les rues en ruine de la vieille ville.

Par “chance” — si l'on peut le considérer comme tel — la famille survécut. Halina, sous le choc des événements, fut tirée d'affaire principalement grâce à son frère, qui sut garder son calme, du moins suffisamment pour extraire sa famille des zones de combat les plus violentes. Ils observèrent leur ancien refuge tomber sous la force écrasante du Cartel. Toute sa famille semblait troublée, mais alors qu'Halina observait l'horizon plongé dans le chaos, un mélange de terreur… et d'émerveillement face à la technologie destructrice qui se dressait devant elle, s'afficha dans son regard.

Voici l'année où Halina, comme des milliers d'autres, fut recensée sous l'Union Universelle. La famille fut déplacée vers Paris, qui allait devenir la Cité 13, un nouveau centre urbain destiné à accueillir bon nombre de survivants européens. Une nouvelle vie, bien différente, s'annonçait alors que le Cartel déployait sa technologie de défense à travers le monde.

Les premières années furent chaotiques. Des pénuries avaient souvent lieu, et la vie était plus que difficile. Les forces de sécurité habituelles — police, armée, pompiers — furent toutes effacées, remplacées par la Protection Civile, une force de volontaires rejoignant souvent les rangs pour obtenir une vie meilleure et subir avec amoindrissement l'oppression du nouveau régime.

Halina se retrouvera séparée de sa famille et déplacée dans un district industriel de la Cité 13. Et les premières années d'industrialisation du Cartel allaient être éprouvantes... Les cinq premières années furent consacrées à transformer les anciennes infrastructures parisiennes en usines pour l'Union. Les travaux étaient rudes et sans ménagement. La privation de repas, parfois pendant plusieurs jours à cause d'un seul protestataire contre le régime, n'était pas rare.

En plus de tout cela, elle fut forcée d'apprendre la langue à travers des cours locaux. Au début, elle se contentera des bases pour comprendre les directives. Elle sera cependant aidée par un citoyen d'origine polonaise, ayant vécu en France avant l'unification, qui l'aidera à atteindre un niveau courant en français, bien que son accent trahisse encore ses origines.

Elle n'échappera pas non plus à la nouvelle propagande du Docteur Breen, dont les discours finiront par la convaincre d'une chose : collaborer est le seul moyen de ne pas mourir désormais...

En 2010, après six années d'oppression, elle était à bout. Bien que les crises alimentaires se soient atténuées et que des logements potables soient attribués aux citoyens les plus efficaces, elle prit la décision de s'engager dans l'UTC, un moyen pour elle de changer la donne. Elle commença au plus bas, mais le fait de superviser les autres était une nouvelle forme de liberté pour elle.

Une tâche qu'elle réalisa à la perfection. Elle y prit même plaisir. Son accent polonais devint même source d'épuisement pour de nombreux citoyens du district, qui dépassaient souvent les quotas — ce qui n'était pas vraiment un souci.

Elle trouva également son bonheur dans l'ingénierie de l'Union. Ses nouvelles machines de production étaient remarquables à ses yeux, et elle prit plaisir à les réparer pour comprendre leur fonctionnement, même si la technologie du Cartel restait obscure.

C'est en 2014, après quatre années de bon et loyal service à l'UTC, qu'elle décidera de changer de vocation. La propagande pour rejoindre la Protection Civile s'était intensifiée dans son district. Même si son poste à l'UTC lui offrait des avantages, ce serait aussi un moyen d'avantager sa famille, dont elle n'a plus de nouvelles depuis une décennie, mais à laquelle elle n'a jamais cessé de penser.

Le choix fut vite fait. Elle attendra la prochaine annonce des haut-parleurs pour se rendre au Nexus. L'annonce arriva plus tôt que prévu, après une session de travail :

« Une session de recrutement de la Protection Civile va avoir lieu, les citoyens volontaires sont attendus à l'entrée du Nexus. »

Halina, impatiente, rangea ses dernières affaires et prit un pas décidé vers le Nexus local, s'engageant avec la certitude que ce choix, malgré les sacrifices qu'il impliquerait, était la solution la plus efficace contre ses problèmes, même si cela voulait dire opprimer les autres au profit de sa famille et d'elle-même…

Elle passera les différents examens d'entrée et, après une évaluation de son dossier par le recruteur en charge, elle sera finalement acceptée pour une période probatoire dans la Protection Civile, en tant que nouvelle recrue.